maria luisa spaziani

Maria Luisa Spaziani

 

Pensiamo di rendere omaggio a Maria Luisa Spaziani, recentemente scomparsa, pubblicando una parte della sua introduzione alla traduzione in lingua francese dei Canti Orfici.

Maria Luisa Spaziani nel 2009 ha vinto il premio di poesia "Dino Campana" 

La redazione

30 giugno 2014

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Le nom de Dino Campana n'est peut-ètre pas tout à fait inconnu du public français. Benjamin Crémieux le citait dans son Panorama de la littérature italienne. Mais c'est la première fois, après soixante ans, que son oeuvre est traduite. La connaissance de la poesie italienne recente est permis de s'en plaindre avec pudeur — est en France encore loin de cette mesure que les mathématiciens appellent l'approximation infinie. D'Annunzio en son temps et Ungaretti ont été appréciés, leur culture était française pour une bonne part. Montale et Quasimodo ont été traduits parce qu'il aurait été scandaleux de ne pas le faire.

Mais si quelques poètes mineurs passaient la frontière avec le passeport de l'occasion ou de l'amitié, si des groupes plus ou moins d'avant-garde trouvaient place dans les journaux et chez les éditeurs parce que, compacts et organisés comme ils l'étaient, ils n'avaient pas besoin de passeport, il se commettait innocemment un autre « crime écologique » contre les poètes moins bruyants et plus valables qui, arrivant anagraphiquement après les deux triades illustres, Carducci-Pascoli-D'Annunzio et Ungaretti-Montale-Quasimodo, sont baptisés en Italie poètes de la Troisième et de la Quatrième Generation1.

Ce sont des décalages inévitables, on le sait, au passage de toutes les frontières linguistiques, des décalages que le temps souvent répare : sur un autre plan, cela s'est produit récemment pour Antonio Gramsci. Il faut espérer que Cam­pana en sera le contre-autel lyrique et qu'il aura la mime chance, celle de susciter à la fois l'attention critique et l'amour. Et que le malheureux poète de Marradi ouvrira enfin à la poesie italienne la route de son pays de prédilection.

Maria Luisa Spaziani.

 

[1] Citons quelques noms en nous excusant pour les nombreuses omissions : Mario Luzi, Sandro Penna, Attilio Bertolucci, Alfonso Gatto, Libero De Libero, Leonardo Sinisgalli, Vittorio Sereni, Vittorio Bodini, Lucio Piccolo, Giorgio Ca­proni, Piero Bigongiari, Margherita Guidacci, Bartolo Cattafi, Luciano Erba, Andrea Zanzotto, Danilo Dolci, Giovanni Giudici, Angelo Maria Ripellino.